Johann Lucas, Directeur du DAC 95 Ouest et membre du Conseil d’administration de la FACS IDF a pris la parole lors du Rassemblement « Crise des métiers de l’Humain – Acte II » à Paris, le 8 juillet dernier.
« Je m’exprime au nom de la FACS Ile de France.

Nous sommes la Fédération francilienne des dispositifs de ressources et d’Appui à la Coordination des parcours de Santé. Nous regroupons plus de 60 structures incluant des réseaux de santé régionaux, des DAC, des DSR, des CLIC et des PAT.

Autant d’acronymes un peu barbares il faut bien le dire, derrières lesquels pourtant il y a tant de situations concrètes. Combien de patients, combien d’aidants, ont été pris en charge, écoutés, soulagés, accompagnés, par nos structures.

Et si nous ne sommes pas les plus connues des structures du secteur sanitaire et médico-social, si nous ne sommes pas les plus nombreux, nous sommes pourtant bien connus de nombreux professionnels de santé qui comptent sur notre soutien, nous sommes bien connus aussi par plus de 100 000 patients qui bénéficient de notre accompagnement.

Si nous ne sommes pas les plus visibles, le rôle de nos équipes n’en est pas moins essentiel et même souvent vital pour de nombreux hommes, femmes et enfants.

Dans nos structures s’engagent chaque jour, des infirmières, des assistantes sociales, des psychologues, des conseillères en économie sociale et familiale, des assistantes de direction, des professionnels qui se dévouent par conviction et souvent avec abnégation, pour les autres, pour l’Humain et pour la vie.

Ce sont en très grande majorité des femmes, elles sont en première ligne face à des situations sociales et de santé souvent si difficiles.

Elles prennent de face chaque jour les mots, les pleurs, la souffrance, des moments terriblement poignants qui vous marquent. C’est leur métier, ce sont les métiers de l’Humain, elles savent qu’ils comportent une lourde charge mentale et émotionnelle mais elles ont fait le choix de s’engager dans ce métier, dans ces beaux métiers de l’Humain.

Elles ont été très souvent en première ligne aussi face à la pandémie. Elles ne se sont pas posées la question, leur ADN c’est l’Humain.
Alors, quand elles, elles acceptent tant, comment peut-on accepter que leurs métiers soient si mal reconnus et disons le clairement, soient si mal rémunérés.
Nous leur devons de bonnes conditions de travail,
Nous leur devons un salaire correct,
Nous leur devons une juste reconnaissance du rôle essentiel qu’elles occupent dans notre société.

Ne pas revaloriser les salariés de nos structures, c’est accepter une situation injuste.
  • Julie, infirmière qui se dévoue depuis des années auprès de ses patients en soins palliatifs ;
  • Hélène, assistante de direction qui reçoit chaque jour des dizaines d’appels de patients à qui elle apporte de l’écoute et de la bienveillance ;
  • Caroline, Assistante sociale sur qui s’appuient des dizaines de patients et pour qui elle est parfois la seule main tendue, la seule issue.
    En décembre dernier, le Gouvernement a décidé de verser 100€ de « prime inflation » aux petits salaires.
    Julie, Hélène et Caroline, ont toutes les trois reçues cette prime et cela donne la mesure du décalage qu’il existe aujourd’hui entre leur GRAND travail et leur PETIT salaire, d’autant plus quand on vie en région parisienne.

183€ mensuels de Prime Ségur pour tous les salariés de nos structures, c’est une nécessité. Ça l’est pour nos salariés et ça l’est pour nous autres dirigeants, qui sommes confrontés à une problématique de plus en plus prégnante en termes de ressource humaine et de recrutement.

Ce qui est acceptable, ce qui est légitime, ce qui nous rassemble aujourd’hui, ce que nous demandons au Gouvernement avec notre Fédération, la FACS Ile-de-France :
  • C’est une revalorisation juste et équitable pour TOUS les métiers qui contribuent à notre secteur non lucratif ;
  • C’est la prise en compte indispensable du coût de la vie particulièrement élevé en Île-de-France.
  • C’est enfin le financement effectif de ces revalorisations salariales pour nos structures ».