A l’occasion de la Semaine européenne de prévention du cancer du col de l’utérus, il est important de rappeler le rôle essentiel du dépistage et de la vaccination dans la prévention de ce type de cancer…

Chaque année en France, 3 000 femmes développent un cancer du col de l’utérus dont 1 100 en meurent. 12ème cancer féminin le plus fréquent, Il se développe en moyenne 10 à 15 ans après une infection persistante par un papillomavirus (HPV). Pourtant, selon l’OMS, il pourrait être totalement éliminable grâce au dépistage et la vaccination qui prévient les infections à papillomavirus humain.

Un dépistage encore très insuffisant bien qu’il soit « organisé »

Le dépistage est recommandé tous les 3 ans de 25 à 30 ans et tous les 5 ans de 30 à 65 ans. Or seulement 59% des femmes de 25 à 65 ans ont été dépistées pendant la période 2018-2020. Loin des 70% préconisés par l’Union européenne, la couverture est insuffisante à tous les âges et sur l’ensemble du territoire.

Pourtant ce cancer fait partie des 3 dépistages organisés avec le cancer du sein et le cancer colorectal, ce qui signifie que chaque Centre Régional de Coordination des Dépistages des Cancers (CRCDC) mène diverses opérations :

  • Envoi de courriers d’invitation à participer aux dépistages des cancers auprès des populations éligibles ;
  • Information, communication et sensibilisation des populations et des acteurs aux programmes de dépistages ;
  • Recueil et l’enregistrement des résultats des examens réalisés ;
  • Coordination des professionnels de santé afin d’assurer le suivi des personnes dépistées ;
  • Sensibilisation et formation des professionnels de santé.

Une vaccination très loin des attentes

La vaccination est recommandée chez les filles et les garçons (depuis 2021) âgés de 11 à 14 ans (Il existe un rattrapage vaccinal possible jusqu’à 19 ans) pour prévenir les infections génitales à HPV mais également à l’origine d’autres cancers des voies génitales et de la sphère ORL.

La couverture vaccinale des adolescents est en progression depuis plusieurs années, mais insuffisante. En 2020, elle était estimée à 41% pour une dose à 15 ans (vs. 35% en 2019) et 33% pour le schéma complet à 16 ans (vs. 28% en 2019).

De l’importance de prévenir

Rappelons que près de 80 % des personnes (hommes et femmes confondus) seront infectées au cours de leur vie.  La plupart du temps, l’infection est transitoire car l’organisme élimine spontanément le virus. Mais dans près de 10 % des cas, le papillomavirus persiste. S’il s’agit d’un HPV dit « à haut risque », il peut évoluer en cancer.

Une infection persistante par un HPV est donc une condition nécessaire mais non suffisante au développement du cancer du col. D’autres facteurs de risque peuvent agir de concert avec le HPV : tabac, infection par le VIH, utilisation à long terme de contraceptifs oraux, grossesses multiples …