Comme chaque année à cette période, la bronchiolite refait son apparition. L’entrée dans la vague épidémique a été franchi début octobre en Île-de-France. Cette nouvelle saison, qui débute sur le territoire métropolitain ainsi qu’en Guadeloupe et en Martinique, nous permet de vous présenter deux de nos adhérents qui œuvrent dans ce domaine très particulier.

La bronchiolite est une affection courante des voies respiratoires inférieures qui touche principalement les nourrissons âgés de moins d’un an. Elle est le plus souvent causée par le virus respiratoire syncytial (VRS) mais bien d’autres virus respiratoires peuvent en être à l’origine (rhinovirus, virus de la grippe et paragrippaux, pneumovirus, etc.).

Une épidémie de plus en précoce ?

En fonction de la recrudescence de la circulation des virus respiratoires, le nombre de cas observés augmente en automne pour atteindre un pic généralement vers la fin novembre ou début décembre. Ces deux dernières années le pic s’est produit plus précocement. Cette année l’activité en ville comme à l’hôpital a également débuté en avance de phase même si elle parait quantitativement moins soutenue que les années précédentes. Elle est, à date, principalement porté par la circulation de rhinovirus (données bulletin Santé Publique France semaine 41).

Focus sur le bilan 2022-2023

Publiés par Santé publique France, les chiffres nationaux concernant la saison 2022-2023 sont impressionnants :

  • 73 262 passages aux urgences (OSCOUR®) pour bronchiolite
  • 26 104 hospitalisations après passage aux urgences pour bronchiolite (OSCOUR®)
  • 10 801 actes SOS Médecins pour bronchiolite

Sa très forte intensité, près de deux fois supérieure aux valeurs moyennes des épidémies de référence notamment en termes de passages aux urgences et d’hospitalisations après passages aux urgences pour bronchiolite chez les moins de 2 ans, a considérablement pesé sur toute l’organisation des soins.

Quelle prise en charge pour les nourrissons ?

Tous les bébés ne sont pas égaux face à la bronchiolite. Elle peut être plus ou moins bien tolérée selon l’âge du nourrisson et l’agressivité du virus (attention aux infections par le VRS notamment chez les plus petits). En général, l’infection guérit au bout d’une dizaine de jours et moins de 5 % des nourrissons sont hospitalisés.

Médecins, kinésithérapeutes, familles ont leur rôle à jouer dans l’accompagnement de bébé vers la guérison. S’il n’existe pas de traitement antiviral, des mesures visant à améliorer la tolérance respiratoire de l’infection sont proposées. Le kinésithérapeute quant à lui, agit à plusieurs niveaux : il surveille le bébé au décours de l’évolution de la maladie, et si besoin, il contribue à améliorer la tolérance de la maladie (alimentation, sommeil), par des techniques de désencombrement des voies respiratoires Dans le même temps : il éduque, accompagne et oriente les parents. Pour autant, la prévention reste à la base du processus de soin. Il est important que les adultes ne perdent pas de vue la fragilité des tout-petits et adoptent encore et toujours les mesures barrières.

Dernière nouveauté en matière de prévention, la mise à disposition pour les nourrissons les plus jeunes depuis le 22 septembre 2023 d’une nouvelle génération d’anticorps monoclonaux (Nirsevimab). Dirigés contre le VRS, ils font espérer une diminution du nombre de bronchiolites sévères liées à ce virus.

Du côté de nos adhérents

Face à la reprise de l’épidémie, le Réseau Bronchiolite Ile de France (ARB) et le Réseau Kinésithérapie Bronchiolite Essonne (RKBE) sont dans les starting-blocks.

Le Réseau Bronchiolite Ile de France offre une présence continue pendant la saison épidémique. Il assure un service ambulatoire de proximité aux familles et aux nourrissons confrontés à la bronchiolite.  Du vendredi midi au dimanche soir ainsi que pendant les jours fériés de mi-octobre à janvier, une permanence téléphonique (0 820 820 603), il fournit les coordonnées téléphoniques de près de 300 cabinets médicaux et de kinésithérapie respiratoire. Ce dispositif permet de préserver l’accès mais également la continuité des soins pendant cette période charnière. Le réseau francilien offre également à ses membres des formations médico-kinésithérapiques qui favorisent le dialogue entre praticiens, la mise à jour des connaissances et l’entretien des compétences.

RKBE intervient sur tout le département de l’Essonne. Comme son homologue, il assure la continuité des actes de kinésithérapie respiratoire les week-ends et jours fériés via sa plateforme téléphonique (0810 817 812) ainsi d’un site Internet et offre une qualité optimum de soins et d’accueil, grâce à environ une soixantaine de kinésithérapeutes formés à la kinésithérapie respiratoire pédiatrique. Le réseau propose également des formations à destination des masseurs-kinésithérapeutes libéraux et des établissements hospitaliers qui souhaitent approfondir leurs connaissances et améliorer la prise en charge de leurs patients : kinésithérapie respiratoire, PBVE et déformation du pied du nourrisson, confection d’attelles, réhabilitation respiratoire chez le patient BPCO.